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  • Genre(s)

    1630337209.jpgGENRE(S)

    Sous la direction de Claude Mesmin & Sonia Bressler

     
    Diplômées est une revue de l'Association Française des Femmes Diplômées des Universités. Revue scientifique à comité de rédaction, elle a pour vocation de promouvoir la recherche et la visibilité des femmes chercheuses en Europe. D'inspiration généraliste et interdisciplinaire, libre à l'égard de toute école de pensée et des modes intellectuelles, sa périodicité est de quatre numéros par an. Elle accueille ainsi des textes théoriques et de recherches.

    Pourquoi le thème du "genre" pour ce numéro ? L'association, en 2020, a eu cent ans et deux numéros ont permis d'aborder l'histoire des femmes avec les Pionnières (n°270-271) puis avec le numéro 100 ans de luttes pour l'égalité (n°272-273). Mais au fur et à mesure de la constitution de ces numéros ainsi que du suivant sur les Passions (n°274-275), nous nous sommes retrouvé.e.s face à un océan de nouveaux questionnements autour du « genre » et de ses intersections pluridisciplinaires.

    Raisons pour lesquelles, nous faisons aujourd'hui un numéro autour du "genre". Comme champ de recherche, on évoque les "études de genre" (traduction littérale de l'anglais gender studies. Ces études se définissent de façon très large comme "l'ensemble des recherches qui prennent pour objet les femmes et les hommes, le féminin et le masculin ».

    Mais que faut-il entendre par cet ensemble de recherches ?  Sommes-nous en quête de la compréhension de comment le "genre" se forme, se caractérise puis s'encre définitivement dans la structure psychique individuelle et/ou collective ?

    Le genre nous permet-il d'étudier la façon dont "nos" sociétés pensent, organisent, arrangent, hiérarchise la différenciation des sexes ? Est-ce aussi questionner les normalisations des comportements sexuels ?

     

    Ont participé à ce numéro : Nicole Mosconi, Marie Buscatto, Yanick Ripa, Sonia Bressler, Véronique Perry, Annie Crépin, Claire Viennet, Corinne M. Belliard, Nicole Fouché & Évelyne Nakache, Anne-Sophie Coppin & Émilie Gapaillard, Maude Delebarre, Evelyn Campos Acosta, M. Belliard, Evelyn Campos Acosta, Chantal Morley et Carmen Gordon-Nogales, Mérabha Benchikh, Natacha Quiniou, Isis Castaneda et Daniela Jacob, Claude Mesmin, Isabelle Béné, Alex.ia Tamécylia

     

    • Genre : Essais
    • ISBN : 9791097042783
    • Nombre de pages : 340
    • Format : 15,5 x 22 cm
    • Langue : Français 

     

     

  • Apparition de la combinaison intégrale aux championnats d'Europe de gymnastique

    image-2.jpgDu 21 au 25 avril 2021 se déroulaient les championnats d’Europe de Gymnastique à Bâle, en Suisse. Lors de ces championnats, la gymnaste allemande, Sarah Voss, surprend le monde de la gymnastique en concourant avec une combinaison intégrale recouvrant la totalité de son corps (voir son compte Instagram). 

     

    Ce geste est loin d'être anodin. À lui seul, c'est une révolution. Pas simplement un changement de style vestimentaire, mais aussi et surtout l'ambition de montrer qu'une alternative vestimentaire est possible pour les gymnastes femmes. Comme elle le souligne sur son compte Instagram : "Je suis extrêmement fière d'avoir été la première à présenter ce projet qui tient à cœur à notre équipe ! Se sentir bien et avez toujours l'air élégante, pourquoi pas ? Ça vous plaît ?".

     

    Combinaison intégrale face au justaucorps 

    La tenue dite officielle en compétition de gymnastique est le "justaucorps". 

    Cependant cela n'a pas été toujours le cas. Le justaucorps, ou léotard (voir l'article de Wikipédia sur ce sujet) est utilisé en gymnastique artistique féminine depuis les années 1950. Au xixe siècle, les gymnastes portaient des jupes longues, remplacées par des jupes-culottes à la fin du siècle, et ce jusqu'au début du xxe siècle. Dans les années 1920, les gymnastes portent des jupettes, jusqu'à l'arrivée des shorts, dans les années 1930. En 1993, les justaucorps longs entiers sont autorisés, la première à en porter un lors d'une compétition mondiale est Ekaterina Serebrianskaya.

     

    Quel problème pose cette tenue ? 

    Proche du corps, souvent très échancré et parfois avec un important décolleté, le justaucorps est une tenue extravagante qui épouse le corps des gymnastes. Aujourd’hui elles sont de plus en plus nombreuses (amateures ou professionnelles) à ne plus se sentir à l’aise dans cette tenue. 

    Certains coachs expliquent qu’elle aurait tout de même des avantages comme faciliter la parade lors des entraînements ou encore mettre en valeur les lignes du corps des athlètes dans ce sport qui comporte aussi une dimension artistique.

     

    Alors pourquoi ce geste ? 

    Dans une interview auprès de la radio ZDF, la gymnaste allemande s’exprime :  “ Les autres nous regardaient avec mes coéquipières portant cette combinaison, à la fois étonnés et admiratifs, avec les pouces en l’air. Maintenant, j’espère que cela va inspirer celles qui ne se sentent pas à l’aise avec la tenue traditionnelle, qu’elles sachent que c’est possible, et surtout que c’est élégant”  (source France Info)

    Elle continue en disant :  “Nous, les femmes, nous voulons simplement nous sentir bien dans notre peau. Or, en gymnastique, plus vous grandissez et quittez votre corps d’enfant, plus cela devient difficile. Quand j’étais petite, je n’avais aucun problème avec le justaucorps et sa coupe échancrée. Mais à la puberté, là j’ai senti un inconfort, un malaise croissant.” 

     

    Lutter contre l’hyper-sexualisation des gymnastes et montrer aux jeunes filles qu’il est possible de pratiquer leur sport tout en se sentant à l’aise dans leur tenue a donc été l’objectif principal de Sarah Voss qui a été suivie par deux coéquipières allemandes lors de la compétition.  Ce geste est d’autant plus symbolique à l’heure actuelle où de nombreux abus sexuels sont dénoncés par des gymnastes. On pense notamment à Larry Nassar, préparateur physique de l’équipe nationale états-unienne qui aurait abusé de sa position auprès d’une centaine de gymnastes. 

     

    Les concepts clefs :

    • Sexualisation : « l’action qui consiste à donner un caractère sexuel à un produit ou à un comportement qui n’en possède pas en soi » (Bouchard et Bouchard, 2004, p.2). 
    • Hypersexualisation : En lien avec la sexualisation, on évoque ici le phénomène de “surenchère sexuelle”. On fait donc référence à l’omniprésence de la sexualité sur un produit dans les publicités, le sport, la mode, le cinéma, les chansons etc…

     

    Clara THOTHE  

     

     

  • À qui sert le droit des femmes de disposer de leur corps ?

    Capture d’écran 2018-03-06 à 21.27.55.pngUn article de Ana-Luana Stoicea-Deram (Militante féministe et Présidente du Collectif pour le Respect de la Personne)

    Les femmes ont obtenu la libre disposition de leur corps beaucoup plus tardivement que les hommes, et d’ailleurs cette liberté n’est toujours pas acquise pleinement.

    "Je suis un objet. J'assume toute responsabilité pendant six heures".

    C'est ce qu'avait indiqué l'artiste serbe Marina Abramovic sur un écriteau, pour instruire le public de sa performance Rhythm 0 (Naples, 1974).

    Dans la salle, rien ne séparait le public et l'artiste. Une table était installée, sur laquelle celle-ci avait déposé plusieurs objets (parmi lesquels des plumes, une rose, une barre de fer, un pistolet, une balle) en précisant:"Il y a 72 objets sur cette table, que l'on peut utiliser à volonté sur moi". L'artiste elle-même se tenait debout, silencieuse. Au début, les gens avaient été gentils, curieux, l'ont approchée, l'ont touchée; au fur et à mesure que le temps passait, ils sont devenus agressifs, voire violents. Ils lui ont déchiré les vêtements, entaillé la peau, léché le sang. Un critique d'art avoue avoir quitté la salle au bout de trois heures, après avoir assisté à des agressions sexuelles sur l'artiste. Vers la fin, quelqu'un lui a mis le pistolet chargé de la balle dans la main, et le doigt sur la gâchette.

    Lorsque le gardien de la galerie est venu signaler la fin de la performance, que l'artiste a commencé à bouger et à se diriger vers les spectateurs, ceux-ci se sont enfuis. Ils n'ont pas pu faire face à la personne qu'ils avaient maltraitée lorsqu'elle s'était dite -volontairement- objet.

    Le corps humain n'est pas un objet. Il est rattaché à la personne. Le corps et la personne font un, car l'individu ne saurait exister abstraitement. Le corps est partie intégrante de la personne de son vivant, comme après son décès; c'est pourquoi la dépouille doit être traitée avec respect, dignité et décence. Le Code civil précise (art. 16-1) "Le corps humain est inviolable. Le corps humain, ses éléments et ses produits ne peuvent faire l'objet d'un droit patrimonial".

    Avoir la maîtrise de son corps signifie avoir la maîtrise de soi-même, la maîtrise de sa vie, dans toutes les dimensions que celle-ci peut prendre. Disposer de soi, disposer de son corps correspond à une liberté conquise, historiquement, dans des mouvements d'émancipation et d'autonomisation des personnes.

    Lire la suite sur le Huffington Post

  • Héroïnes manipulées ou les beaux-arts de la mort

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    Fanny Levy : Héroïnes manipulées ou les beaux-arts de la mort: Elizabeth von Arnim, Ingeborg Bachmann, Jean Rhys, Zeruya Shalev, Laura Kasischke

    Vera, Franza, Quatuor, Vie amoureuse, A suspicious River. Cinq histoires d’amours manipulés, de maladie à la mort. Histoires qui se déroulent dans les lieux intérieurs ; l’inferno du couple ; le côté obscur des sentiments ; le Mal triomphant. Mal : la perversion narcissique, dont on parle beaucoup, montrée au cinéma, moins étudiée en littérature.

    Dans les cinq romans qui font l’objet de cet ouvrage, Fanny Lévy analyse un processus d’asservissement, de démolition et d’élimination. Elle questionne les crimes raffinés et occultés qu’Elizabeth von Arnim, Ingeborg Bachmann, Jean Rhys, Zeruya Shalev et Laura Kasischke mettent en scène. Cinq itinéraires désespérés, cinq façons de suivre les lents chemins de la mort, cinq héroïnes manipulées qui sont également emblématiques de la souffrance : à Lucy, Franza, Marya, Ya’ara et Leila, Fanny Lévy se sent unie par un lien affectif. Cette étude nous fait comprendre les mécanismes de la dépendance et de la manipulation perverse.

    Plus d'informations sur l'auteure :

    Née en Charente (Angoulême), Fanny Lévy tient un journal depuis son enfance et un cahier de rêves depuis des années. Elle a fait des études de Lettres à Bordeaux (Son mémoire de maîtrise portait sur « Molière et l’art du mime ») et a été admise en deuxième année de troisième cycle de philosophie à Poitiers.
    Professeur de Lettres dans divers collèges d’Angoulême, de La Rochelle et de Metz, elle a animé des ateliers d’écriture avec ses élèves et gagné avec une classe de B.E.P. le premier prix du concours national de la presse écrite et, avec une classe de 4e technologique, le premier prix national de la nouvelle Nathan (nouvelle intitulée « Et mon nom sera voyageur ».)
    Elle a correspondu avec les écrivains Louis Nucera, Claude-Louis Combet  et André Chouraqui.
    Elle a fait partie de la troupe du petit Marseille à Rochefort où elle a joué le rôle de Yaphel dans « Mamayaga », une pièce écrite et mise en scène par Jean-Pierre Chalot. Elle a été durant sept ans écoutante à SOS Amitié.
    Elle a un fils et deux petites filles.

    Plus d'informations sur l'ouvrage

    ISBN : 1030901244
    Éditeur : EDITIONS ORIZONS